Invisible ou presque, avaler l’asphalte sans le moindre éclat. Voilà le pari risqué de nombreux trottinettistes, happés par la vitesse et l’illusion d’un anonymat urbain. Paul, 27 ans, filait sur sa trottinette ce soir-là, son sweat noir se confondant avec l’ombre. Un klaxon, une seconde de flottement, et tout aurait pu basculer. Au cœur de cette histoire banale, une interrogation agite les rues : faut-il vraiment arborer ce gilet jaune tant décrié ? Faut-il sacrifier son style au nom de la visibilité ? Dans cette jungle de néons et de codes de la route, la trottinette électrique jongle entre liberté et prudence. Alors, jusqu’où pousser la couleur fluo ?
Plan de l'article
Le gilet jaune à trottinette : que dit la loi aujourd’hui ?
La ville ne tolère pas ceux qui se dérobent à la lumière. Circuler en trottinette électrique sans être vu, c’est s’exposer. Les textes légaux ne laissent plus place à l’improvisation depuis la loi trottinette électrique et sa montée en puissance. Désormais, les engins de déplacement personnel motorisés — trottinettes électriques, gyropodes, hoverboards — sont inscrits noir sur blanc dans le code de la route.
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Octobre 2019 change la donne avec un décret précis :
- Le gilet de haute visibilité devient une obligation dès la nuit tombée ou quand la météo brouille les repères (brouillard, pluie, crépuscule).
- Quand le ciel est dégagé et le soleil au zénith, le port du gilet jaune reste une simple option pour les utilisateurs de NVEI (nouveaux véhicules électriques individuels).
La consigne est limpide : mieux vaut être trop visible que pas assez. Ce n’est pas qu’une question d’amende ou de réglementation. La vitesse maximale ne dépasse pas 25 km/h, le casque n’est pas exigé pour les adultes mais chaudement conseillé. Quant au gilet, il devient indispensable dès que le jour décline ou que la brume s’invite.
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Des discussions circulent déjà sur la loi trottinette électrique 2025 : les règles pourraient se durcir et s’uniformiser pour tous les EDPM. Pour l’instant, la France joue la carte de la pédagogie. Le message est limpide : le gilet jaune n’est pas un accessoire de mode, c’est un réflexe nocturne. À chaque sortie matinale ou balade au crépuscule, pensez fluo, pas fashion.
Obligation ou simple recommandation : dans quels cas faut-il vraiment le porter ?
Pas question de transformer le gilet jaune en uniforme permanent pour trottinettistes. La loi nuance, et la frontière tient à la lumière ambiante plus qu’à la météo ou à l’esthétique.
Deux scénarios imposent clairement le gilet de sécurité :
- En pleine nuit : dès que le soleil tire sa révérence, gilet obligatoire, même sur les pistes cyclables baignées de lampadaires.
- Par visibilité réduite : brume, pluie, lever du jour chiche en lumière ou soirée qui s’étire. Si l’on ne vous distingue plus nettement, impossible d’échapper à la règle.
En dehors de ces situations, chacun fait selon son bon sens. De nombreux usagers optent pour le gilet de sécurité en journée, histoire de sortir du lot dans le flot automobile, mais la loi ne leur impose rien. Le casque, lui, ne devient obligatoire que pour les moins de 12 ans. Pour tous les autres, il reste dans la case des meilleurs conseils — tout comme le gilet en plein midi.
La vitesse limitée à 25 km/h ne pardonne pas les écarts d’inattention : mieux vaut briller que s’éclipser. Certains s’emmêlent encore entre recommandations et obligations. Pour trancher, une règle simple : la nuit, le gilet s’impose. En plein jour, libre à chacun de choisir son camp.
Quels risques en cas de non-respect de la réglementation ?
Négliger le gilet de haute visibilité sur une trottinette électrique, quand la loi l’exige, c’est s’exposer sans filet. Les contrôles routiers ne font pas de cadeau : 35 euros d’amende tombent sans négociation si le gilet manque à l’appel. La facture grimpe à 75 euros pour les retardataires au paiement.
L’aspect financier n’est qu’une partie du problème. En cas d’accident, l’absence de gilet jaune peut compliquer sérieusement l’indemnisation par l’assurance responsabilité civile. Les compagnies scrutent la moindre faille : non-respect des obligations, équipements absents, circonstances litigieuses.
- Amende forfaitaire : 35 € (75 € si majorée)
- Indemnisation d’assurance menacée ou refusée
- Responsabilité civile affaiblie en cas d’accident
En plein jour, le gilet n’est pas imposé, donc pas de sanction. Mais toute infraction — absence de gilet la nuit, excès de vitesse, défaut d’assurance — peut transformer une simple virée en casse-tête administratif. Un accident sans gilet, c’est la porte ouverte aux complications : chaque détail sera passé au crible par les assureurs, qui n’hésitent pas à limiter, voire refuser la prise en charge si les règles n’ont pas été respectées.
Conseils pratiques pour rouler en sécurité et rester visible
Se déplacer en trottinette électrique ne se limite pas à enfiler un gilet jaune à la hâte. Pour s’imposer dans le trafic, il faut miser sur l’accumulation de signaux visibles et sur la vigilance de chaque instant. Le gilet rétro-réfléchissant est le socle, mais d’autres équipements font la différence :
- Montez un éclairage avant et arrière homologué : blanc à l’avant, rouge à l’arrière, sans exception.
- Équipez votre trottinette de catadioptres latéraux et arrière. Les modèles récents de NVEI intègrent souvent ces dispositifs, mais un contrôle ne pardonne aucune lacune.
- Contrôlez le système de freinage avant chaque trajet. Des freins faiblards multiplient les risques, surtout en ville où chaque mètre compte.
- Adoptez un avertisseur sonore (sonnette, klaxon) : obligatoire et redoutablement efficace pour se signaler sur les pistes cyclables ou dans les embouteillages.
La priorité va toujours aux pistes cyclables en agglomération. Restez sur la chaussée seulement si aucune piste n’est disponible et bannissez les trottoirs — sauf en cas de dérogation très localisée. Pour stationner, ciblez les emplacements dédiés, sous peine d’amende.
Mais l’équipement ne fait pas tout. Adapter sa conduite, anticiper les gestes des automobilistes, éviter les angles morts, ralentir aux intersections : chaque détail compte. Le gilet jaune limite le risque, mais la prudence achève l’équation. Sur la trottinette, la sécurité ne se délègue pas : elle se revendique, mètre après mètre, sous le regard parfois indifférent, parfois inquiet, des autres usagers.